Annick Le Douget, historienne

 

En tissant les fils de la grande Histoire avec ceux de la chronique locale et de la saga familiale des Chuto, Pierrick Chuto nous relate la difficile laïcisation de la société cornouaillaise. Au tournant du 20e siècle, les hommes et femmes qu’il met en scène ressentent jusque dans leur vie quotidienne les turbulences d’un monde qui s’en va.
Cette société se déchire entre les trois forces mises en exergue dans le livre : le clergé, les politiques et la presse. Il faut choisir son camp : il y a les tenants du changement, qui appellent de leurs vœux la séparation des Églises et de l’État, et ceux qui s’accrochent à leurs valeurs traditionnelles et s’effraient d’une modernité sans repères. Point de salut entre les deux camps…
La violence des discours de l’époque démontre la force des enjeux. Pierrick Chuto s’attarde sur l’importance nouvelle de la presse dans notre région, et il reprend pour notre plus grand plaisir les titres assassins, les phrases qui font mouche de part et d’autre de l’échiquier politico-religieux…

Un livre objectif, édifiant et bien écrit pour tout lecteur curieux d’en savoir plus sur un pan important de notre histoire.

Jean Guiffan, historien


Ayant fini mes travaux sur l'Irlande (l'avant-dernier est paru dans le n° d'Ar Men de ce mois de mars), je trouve un peu de temps pour vous féliciter pour votre ouvrage.
Ayant moi-même travaillé sur le thème du cléricalisme et de l'anti-cléricalisme en Bretagne, j'y ai trouvé des choses très intéressantes et, sur l'Affaire Dreyfus, il m'a rappelé beaucoup de souvenirs par rapport à mon ouvrage de 1999 (que je vous sais gré d'avoir cité en biblio).
Je ne suis pas féru de généalogie et j'avoue que je me suis parfois un peu perdu parmi vos ancêtres. Mais ce qui m'a beaucoup intéressé, ce sont les références aux documents que vous avez consultés aux archives départementales du Finistère et dans la presse de l'époque.
Je souhaite que votre ouvrage, à mi-chemin entre une analyse historique et un roman historique, remporte un grand succès.

Daniel Kernaléguen

 

Je partais avec un a priori favorable pour avoir lu vos précédents ouvrages et également pour avoir un petit peu travaillé sur ce sujet et sur cette période pour ce qui concerne Landrevarzeg. Votre manière de conduire le récit, en mêlant tes découvertes d’archives et une part de fiction, rend l’histoire bien vivante et au fil de la lecture on est tellement plongé dans la période et dans l’ambiance de l’époque que l’on vit cette histoire de l’intérieur. En tout cas, c’est comme cela que je l’ai lu. Cela permet une implication et une compréhension qui aurait pu être difficile tant notre mode de pensée de ces problèmes religieux est aujourd’hui bien loin de celle de nos prédécesseurs.

Continuez donc à taper sur votre clavier pour nous offrir la suite de cette histoire un peu oubliée et pourtant si proche de nous car, en plus de raviver notre mémoire, elle nous permet de mieux comprendre la suite des événements politiques et religieux de la Bretagne du 20e siècle. Il n’est pas interdit non plus de penser que certains de nos comportements d’aujourd’hui ne sont pas étrangers au clivage si lourd d’il y a 100 ans.

Jean Yves Barzic, romancier, historien, poète

Je viens d'achever- quasiment d'une traite, la lecture de" 3e République et Taolennoù."
Excellent ouvrage, parfaitement mené de bout en bout dans ce genre difficile qu'est la monographie familiale. Difficile, car trop souvent les auteurs de ce genre , considéré à tort comme mineur, ne parviennent pas à élargir le cercle de famille et à l'inscrire dans un contexte social, voire socio -économique plus vaste.
Sur ce point votre ouvrage remplit tous les critères. La saga ( c'est le terme qui convient) des Chuto et apparentés rejoint la grande Histoire, celle trop peu connue de nos contemporains, de la lutte quasi fratricide entre Cléricaux et Laïcards.
Pourtant, il n'est que d'observer les comportements de certains politicards actuels pour constater que la question de l'intolérance religieuse de notre République absolue est encore loin d'être épuisée. Le petit père Combes a fait des petits..
Votre grand-père me plaît infiniment ! On a perdu le goût de la conviction et de l'éloquence dont Auguste a fait preuve. Il devait être un sacré orateur, car il ne faut pas oublier qu'en face les rad-soc étaient de rudes tribuns !
À aucun moment, vous laissez à penser au lecteur que votre livre est un plaidoyer pro domo en faveur de votre aïeul.  C'est là tout le talent du véritable historien que vous êtes. On sent seulement entre les lignes que vous êtes bluffé par la stature du bonhomme ! À juste titre d’ailleurs !!!
Le style est de belle facture. Toutefois, je pense que de temps à autre, vous pourriez ponctuer le cours du récit de dialogues.  Le dialogue, lorsqu'il tombe bien, ne casse jamais le fil de l'histoire.  Il permet seulement d'accrocher l'attention du lecteur.  Il n'est que de relire les grands romanciers pour voir que ça marche....
Un seul regret: l'iconographie m'a laissé sur ma faim. ( Trop de photos vignettes), j'aurais bien aimé quelques gravures ou photos pleine page.
 C'est donc avec impatience que j'attends ( parmi des milliers d'autres, on peut le penser au vu de la qualité du bouquin) la suite...
Voilà ce que m'inspire votre livre. Et encore bravo...

 

Jean-Miliau Garion

 

J’ai apprécié votre style, la façon dont vous donnez vie à une époque révolue, riche d’événements de tous ordres.

L’ensemble est richement documenté, varié, instructif et sonne juste.

C’est un sympathique voyage dans le temps que l’on effectue en votre compagnie, ou plutôt en celle d’Auguste et de ses proches.

On vous lit avec plaisir, comme un roman, avec la satisfaction de découvrir véritablement une époque, sans éprouver le sentiment d’être trompé par l’imagination du romancier.

Votre aïeul est ce que l’on peut appeler un antihéros.

En tant que narrateur, vous paraissez prendre son parti, être son porte-parole. Vous affichez au moins une certaine neutralité en citant alternativement des articles issus des deux camps.

La méthode est habile. On ne peut ainsi vous accuser d’influencer le lecteur, d’attaquer la « religion », de froisser ceux qui partageraient les positions d’Auguste Chuto.

Mais l’homme d’aujourd’hui peut-il encore adhérer décemment à celles-ci ?

Enfin, je vous envie d’avoir pu mettre la main sur autant de données évoquant vos ancêtres. Vous savez parfaitement les mettre en scène, planter un décor extrêmement réaliste. J’ai beaucoup de leçons à tirer de votre façon de procéder. 


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